Stephen Stills
Stephen Stills - Thoroughfare Gap
Hello les vinyleux et bienvenue dans un nouveau dépoussiérage. Aujourd’hui, retour dans les 70’s avec l’album "Thoroughfare Gap" de Stephen Stills. Alors attention les piétons, j’en vois déjà qui vont me houspiller pour ce choix, mais je vais quand même persister…. Na ! | |
Stephen Stills, guitariste, multi instrumentiste, producteur et j’en passe, a commencé sa carrière dans le milieu des années 60. En 1966 il fonde avec Neil Young notamment le groupe Buffalo Springfield avant de partir dans une nouvelle aventure en 1967 avec Graham Nash et David Crosby dans un trio sobrement appelé Crosby, Stills and Nash. |
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Rejoint de temps à autre par Neil Young, le groupe se fait rapidement un nom et apparait au Festival de Woodstock en 1969. | |
Malgré un succès non démenti, Crosby, Stills, Nash et Young décident de partir en carrière solo à partir de 1970, tout en collaborant les uns avec les autres. Stills donnera même de la voix dans l’album posthume de Jimmy Hendrix "Both sides of the sky". | |
Ses deux premiers albums solos sont une réussite, mais malgré cela, il fonde le groupe Manassas en 1972 avec Chris Hillman (ex Byrds) mélangeant avec brio divers styles musicaux tels que le Rock, le Folk, le blues et le Rock Latino. |
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Stephen Stills se contente ensuite de participer et de collaborer avec divers artistes et ne sort que peu d’albums dans les années 70. "Stills" et "Stills Live" en 1975, "Illegal Stills" en 1976 et celui qui nous intéresse en 1978. S’en suit une longue période de disette avant l’album "Right by you" en 1984, puis "Stills alone" en 1991. Il semblerait que ses addictions aux stupéfiants et un divorce compliqué avec la chanteuse Véronique Sanson l’aurait fait sombrer dans une spirale infernale. Depuis le début des années 2000, Stephen Stills est à nouveau plus présent sur scène et enregistré plusieurs albums, tout en continuant ses collaborations avec d’autres artistes. "Throughfare Gap" est un album, où Stephen Stills sort complètement de ses sonorités habituelles. Il tente de lâcher son univers en offrant une œuvre qui s’oriente vers un rock léger aux aspirations boogie blues et, plus surprenant, vers du disco. Ceci est dû notamment à sa participation à l’album des Bee Gees, où il effectue les percussions sur la chanson "You should be dancing". Alors, bien entendu avec ce revirement, les inconditionnels crient à la vendetta et s’interroge sur le bien-fondé de cet album qu’ils dénigrent. Pourtant, Stephen Stills s’est entouré de nombreux musiciens pour pondre une œuvre originale, qui, n’en déplaise aux puristes, est une envie de sortir de son confort et de ses lignes traditionnelles. On dira qu’il a osé…. ! |
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On rentre directement dans le vif du sujet avec les chansons "You can’t dance alone" et "What’s the game" avec une trame résolument disco. Cuivres, synthétiseurs et les chœurs typiques poussés par Andy Gibb notamment donnent une note harmonieuse à l’ensemble. On se dit : « Aie, ce n’est plus le Stephen Stills que l’on connait ». Cependant "Thoroughfare Gap" se remémore aux bons souvenirs de l’artiste et de ses bases avec une connotation plus sombre et bluesy, au même titre que "Beaucoup Yumbo" teinté de sonorités South Blues et 70’s. Un mélange détonnant et original. | |
L’auteur compositeur interprète nous gratifie de quelques paroles en français et en espagnol sur cet opus. Une façon d’entretenir les souvenirs de son couple avec Véronique Sanson et de ses fréquents voyages en Amérique du Sud lors de son enfance. "Beaucoup Yumbo" retrace une rencontre avec une femme du Mississippi dont il tombe amoureux (on a de la peine à croire qu’il n’y aurait pas une connotation avec Véronique… !). "Woman Lleva", où le refrain est chanté en espagnol, parle d’une relation tumultueuse avec une adolescente se faisant passer pour femme. L’album en général est relativement sombre et ne respire pas la joie de vivre. Empreint de nostalgie et de mélancolie, les paroles reviennent inlassablement sur la séparation amoureuse, la douleur sentimentale et l’incompréhension. "Midnight Rider" est un peu l’exception, où l’artiste évoque la liberté et la fuite, mais aussi la difficulté de vivre avec peu de revenu. "We will go on" est un appel optimiste à une réconciliation et une démonstration que l’on peut avancer plus fort à deux. Bref, vous l’aurez compris, cet album de Stephen Stills est un peu un ovni dans sa carrière. On peut l’aimer ou ne pas l’aimer, mais on ne peut rester insensible à cette envie de bousculer les codes de son univers musical. De vouloir oser ou tenter. Avec les participations de nombreux artistes tels que Joe Vitale, Al Gould ou George Perry, sans oublier la voix de Andy Gibb, Stephen Stills offre un album intéressant et pleins de surprises. Je vous laisse découvrir la chanson "You can’t dance alone" et don’t forget : Save the vinyls ! |